Stress et charge de travail : « Lagom » et vous?
8 février 2019
C’est le début de l’année et pourtant beaucoup d’entre nous se sentent déjà épuisés et dépassés par leur rythme de travail, par les réunions incessantes, et par les urgences à traiter. La fin d’année a été éprouvante mais le début ne l’est pas moins. La charge de travail est une source de stress principale pour les salariés. Elle représente souvent une montagne infranchissable pour qui n’est pas aguerri à une organisation rigoureuse et à la gestion des imprévus. Arrêtons-nous un instant sur le rythme infernal de ce moment charnière (fin d’année / début d’année).
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Les mécanismes du stress : Quels sont-ils ?
Saturation du cerveau, difficultés de concentration, parasitage permanent, injonctions paradoxales, timing intenable, réunions interminables… Tous ces éléments participent d’une montée de stress qui va parfois jusqu’au burn-out. Selon le Cabinet Stimulus [1], 52% des salariés se disent anxieux au travail, 24% des salariés Français sont en situation d’hyperstress, considérée comme dangereuse pour leur santé. Cet état concerne davantage les femmes (28%) que les hommes (20%).
Bien sûr, tout le monde le sait : faire du sport, ne pas fumer, ne pas fonctionner que dans l’urgence permettent de diminuer le niveau de stress mais encore faut-il que cela soit rendu possible dans l’environnement de travail et au-delà!
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Comment endiguer le stress ?
Pour commencer, il convient de distinguer l’urgent de l’important pour prioriser en conscience. La notion du temps est souvent subjective et source de nombreuses incompréhensions. Dès lors, il devient primordial de présenter les échéances, les attentes explicitement. Ne pas communiquer sur son ressenti, ses doutes, ses interprétations peut donner lieu à de nombreuses incompréhensions, à des frustrations et des angoisses, car la notion d’urgence correspond souvent à ce temps de l’intime. Ce qui me semble urgent à moi est avant tout subjectif, cela ne correspond peut-être pas à l’urgence pour mon collaborateur. Quant à l’important, il appartient lui aussi à la sphère de l’intime. Ce qui est important pour moi ne l’est pas forcément pour quelqu’un d’autre. Parler en transparence avec ses collaborateurs, apprendre à les comprendre permet d’avancer vers une gestion du temps et du stress.
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Le « lagom » : miracle suédois ?
Le modèle suédois fait beaucoup parler de lui et même s’il n’est sans doute pas transposable à l’identique dans tous les pays européens, il a le mérite d’éclairer autrement les questions d’engagement, de RSE, et de management. La philosophie du « lagom » – littéralement « la juste quantité » – appartient à la culture suédoise et a intégré naturellement l’environnement professionnel. L’objectif est de parvenir à une réduction significative du stress en créant les conditions d’un bon équilibre entre les différentes composantes de la vie de l’individu. À l’opposé du Japon et d’autres pays occidentaux, le fait de dépasser le temps de travail hebdomadaire légal n’y est pas considéré comme une performance, mais plutôt comme le signe d’une charge de travail qui doit être revue, voire d’inefficacité. En Suède, seul 1 % de la population active effectue des heures supplémentaires. Chacun est donc hyper-responsabilisé. Les objectifs doivent être tenus mais ils sont définis avec le collaborateur de façon à éviter les burn-out, le stress, le travail bâclé. Les collaborateurs participent à la stratégie et à la vision de l’entreprise. Cela implique un réel travail d’équipe, que chacun soit informé des processus de prise de décision et que chacun s’engage à son niveau. Au quotidien, l’idée est de planifier et de prioriser. Dès lors, les suédois cultivent la confiance et apprécient leur travail. Ils sont plus disponibles quand cela est vraiment nécessaire. La qualité de vie au travail est une priorité en Suède et le pays a mis en place une organisation, disposant de moyens dédiés, afin d’en faire une démarche d’amélioration continue.
Certes, le modèle peut nous paraître éloigné de nos fonctionnements mais, à notre échelle, nous pouvons adopter certains comportements : davantage de compréhension et d’assertivité, du dialogue continu, de la bienveillance, une vision partagée, un cadre sur-mesure et évolutif… Hommes et Projets cherche à proposer ses pistes de réflexion et de travail pour que les collaborateurs soient aussi performants que motivés, respectés qu’engagés.
[1] Etude menée en 2017.