Le rôle de l’entreprise en question
17 janvier 2018
En cette rentrée 2018, il est un débat qui anime à tous les niveaux dans l’entreprise ; c’est celui de l’utilité et du rôle de l’entreprise dans la société. Qu’on soit frileux sur le sujet, qu’on suive le débat avec intérêt ou qu’on se félicite de ce virage qui associe valeurs et performances, le débat a le mérite de susciter l’intérêt et de dynamiser la réflexion sur l’avenir. C’est dans ce cadre que nous proposons de développer notre conception de l’entreprise de demain et de soulever la question suivante :
Comment devenir « une entreprise apprenante et intégrante » ?
Une prise en compte nécessaire des attentes concrètes
Une entreprise, qu’elle soit grande ou petite, doit rester et/ou devenir désirable. Elle se doit de rayonner, de faire grandir, de susciter l’envie de s’impliquer ; non pas seulement dans les mots, les bannières et les réseaux sociaux mais bien plutôt au quotidien, dans l’adéquation entre discours et actes, et ce, pour chacun et chacune. Cet horizon est ambitieux et fondamental car le rôle de l’entreprise ne peut être défini qu’à l’aune de sa capacité à répondre aux attentes concrètes de ses talents et de ses clients. Pour cela, la prise en compte de la réalité individuelle et collective est nécessaire.
Or, on sait aujourd’hui que les actifs travailleront de plus en plus tard, que les jeunes veulent continuer à se former et diversifier leurs compétences, que le dialogue intergénérationnel est souvent difficile. Dès lors, l’entreprise peut et doit devenir un modèle de résolution des difficultés, un espace d’invention des solutions, un laboratoire privilégié de la transmission des savoirs et des compétences pour enfin réconcilier les générations et maintenir continûment la motivation des juniors et des seniors.
L’importance de la formation
Ce n’est pas un secret : un climat d’apaisement est propice à l’épanouissement et au développement des compétences. Il favorise l’implication et la performance, c’est pourquoi, accorder une place de choix à la formation, c’est proposer des horizons intéressants, des perspectives réjouissantes aux talents. Seulement qui forme qui ? Comment ? Pourquoi ? La question de la formation est étroitement liée à celle de la transmission. Faire en sorte qu’au sein de l’entreprise un senior puisse transmettre son expérience à un junior dans un climat apaisé et respectueux ; tel est le défi. La transmission en interne a deux atouts majeurs : d’abord, elle renforce le sentiment de reconnaissance de chacun. Les regards bienveillants réciproques permettent au senior comme au junior de se sentir valorisé(s). Ensuite, elle permet de capitaliser les connaissances et de les mutualiser. L’entreprise se constitue alors comme puits de savoirs et de savoir-faire.
Apprendre à apprendre
Cependant, il n’est pas donné à chacun d’apprendre à apprendre. Si d’aucun d’entre nous possède de vraies qualités pédagogiques, un grand nombre souhaite être accompagné dans cette démarche. C’est pourquoi, nous pensons que l’avenir de la formation est à l’accompagnement au tutorat. Qu’il soit inversé (des geeks coachant des chefs d’entreprise) ou qu’il soit horizontal (entre pairs), le tutorat permet de créer du lien, un climat de confiance, et favorise une transmission des savoirs. Plus encore, il développe le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Cette idée de partage et de mutualisation des savoirs permet de renforcer le sentiment d’une entreprise où il fait bon travailler. C’est une manière concrète de « créer une mémoire collective » de transférer les compétences, d’améliorer durablement ce qui ne fonctionne plus ou qui est pointé comme inopérant. Lors de formation spécifique, des personnes ressources de l’entreprise peuvent apprendre à créer une méthodologie sur-mesure destinée à former les nouveaux talents, les juniors ou les arrivants dans le poste. La créativité est alors à l’œuvre, plus que jamais !
