Qu’est-ce que le “Womanager”? Nouveau leadership, neurosciences et management

S’ouvre une nouvelle ère, celle du « womanager ». Longtemps réservé aux hommes, le leadership évolue : autorité et expérience ne sont plus les seuls critères retenus. Le leadership de demain se tourne vers les femmes pour se redonner de l’élan. En effet, l’apport des neurosciences montre à quel point l’émotion, la spontanéité, et l’intuition sont les fondements d’un nouveau leadership pour un management efficace et heureux. Le cerveau gauche n’est plus placé sur un piédestal, le cerveau droit est requalifié (enfin !). Or, le cerveau droit qui fait la part belle aux émotions, nous incite à repenser un nouveau style de management fondé sur un leadership novateur. A la question : comment devenir un “vrai leader” ? Nous répondons : commencez par être une “vraie leadeuse”. L’explication suit…

Le leadership : enjeu complexe, résultats douteux, investissement nécessaire

Il n’est pas un article consacré au management qui ne parle de leadership. S’il est une tendance de 2017, le leadership au quotidien dans l’entreprise ressemble souvent au « leader-sheep ». Il consiste alors à suivre des tendances dictées par un modèle plus ou moins convaincant. L’étude réalisée par le cabinet Mc Kingsey en 2015 qui s’intéresse aux échecs des programmes construits autour du leadership montre qu’un fossé abyssal se creuse entre la dépense qu’on consacre au leadership, environ 14 milliards de dollars par an, et des résultats toujours plus décevants. Un tiers des entreprises se dit déçu par les retombées de leur investissement : les leaders attendus ne sont pas au rendez-vous.

Parallèlement, le forum économique mondial de Davos a publié un classement comparatif des qualités requises pour diriger. Il nous informe que l’ordre des priorités de 2015 devrait sensiblement différer de celui de 2020. Le top 10 des qualités fait apparaître des qualités managériales nouvelles ou requalifiées : la créativité progresse nettement, l’intelligence émotionnelle apparaît comme la flexibilité cognitive, l’esprit critique devient essentiel. Le modèle archaïque du leadership fondé sur la force et l’expérience ne répond plus aux impératifs.

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L’apport des neurosciences


Le cerveau droit et la créativité

Alors que le cerveau gauche repose sur la raison et l’anticipation, le cerveau droit est l’hémisphère des émotions. Or, l’esprit critique, si essentiel pour diriger 2020, suppose d’être en capacité de résister à son propre cerveau droit, de mettre en doute les éléments appris. Être capable de désapprendre pour reconstruire d’autres schémas, d’autres critères, d’autres repères : tels sont les nouveaux défis du leader-manager. Le leader capable de remettre en cause ses savoirs passés devient plus facilement flexible, il accueille plus simplement le changement car celui-ci fait partie de son fonctionnement interne. Ekonon Golberg, neuroscientifique américain, explique le rôle des deux hémisphères en montrant que la pensée créative exige la mobilisation de deux styles cognitifs : le premier s’appuie sur les schémas mentaux acquis, le second accueille de façon « ingénue » et « neutre » la réalité. En combinant les deux, le/la créatif/ve avance. S’il partage et suscite l’intérêt, il devient un leader-manager rapidement rejoint par ses collaborateurs.

L’intelligence émotionnelle ou le super-pouvoir féminin

La grande nouveauté du classement DAVOS repose sur l’émergence de cette intelligence émotionnelle. Le cerveau droit est en ce sens rehaussé et revalorisé ! Or, l’opinion commune a tendance à relier l’émotion au fonctionnement féminin en général. Ce qu’on appelle l’intuition féminine repose sans doute sur cette capacité à filtrer de façon très ténue les nuances émotionnelles des interlocuteurs. Il devient essentiel de prendre en compte cette nouvelle donnée : les qualités du leader de demain sont « féminines ». La bienveillance, l’intuition et l’émotion sont des leviers essentiels pour les prises de (bonnes) décisions – comme l’affirme Damasio dès 1994. Les femmes le plus souvent mobilisent leurs émotions dans leur prise de décision.

Dès lors, le « womanager » n’est plus seulement un concept plaisant mais devient une piste sérieuse. A l’heure où les femmes sont très minoritaires dans les postes de direction, on peut se demander si l’horizon 2020 ne doit pas ouvrir enfin plus largement la brèche pour favoriser la montée en puissance de ces « womanagers » dont les qualités sont devenues décisives. Le nouveau leadership sera féminin ou ne sera pas – c’est pourquoi chez Hommes et Projets, 75% des consultants sont des femmes !

Pour aller plus loin :

https://www.forbes.fr/management/il-est-temps-de-repenser-les-programmes-de-developpement-du-leadership-partie-1/

https://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/transformation/021658958478-le-top-10-des-qualites-requises-pour-diriger-206740.php

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